W comme… Where is the Cul-de-Sac-Berthault ?

Au fil du temps

Ce cul-de-sac est une voie du 3e arrondissement dont l’entrée se trouve rue Beaubourg, entre les numéros 24 et 26, en face de l’arrière du Centre Pompidou.

Extrait du Plan de Junié, 1739 – BnF

Cet impasse en retour d’équerre qui se heurtait au mur de Philippe Auguste, était déjà bâti en 1273. On l’appelait en 1342, rue des Truies et, en 1386 Agnès-aux-truies. La dénomination de cul-de-sac Bertaut a remplacé, au XVIe siècle, celle, antérieure de cul-de-sac Beaubourg. Elle est due à un jeu de paume voisin de l’enceinte de Philippe Auguste, installé ici vers 1577 par un nommé Jean Bertaut. Elle est dénommée maintenant impasse Berthaud.

Jules Gaildreau, 1895 – Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Mes ancêtres qui y demeurèrent

En fait je n’ai pas eu de mal à le trouver, car j’y étais déjà allée faire réparer une poupée ancienne de ma mère, au Musée de la Poupée qui se trouvait au bout de l’impasse mais qui a hélas fermé en 2017. De plus, il est juste à côté de la station Rambuteau où je descends pour aller aux Archives Nationales.

Ce cul-de-sac n’est pas grand mais j’y retrouve une concentration étonnante d’ancêtres à la même époque. Le 20 avril 1772, c’est l’inventaire après décès de mon ancêtre, François ARNAUD, fait à la requête de son épouse Marie Angélique VAUTRAIN et de leurs enfants, François Emmanuel, Bonaventure Aymard, Ange Rémy, François, Claude Joseph MESLE, « en son mom et comme mari et maître des droits de Marie Angélique, sa femme » et Madeleine Françoise, « fille majeure jouissant de ses droits. » . L’inventaire a lieu Cul-de-Sac Berthault (écrit ainsi dans tous les actes que j’ai trouvés) où vit le couple. Mais c’est aussi l’adresse de trois de leurs enfants, Ange Rémy, François et Madeleine Françoise.

La maison inventoriée comprend une cave, une cuisine au troisième étage, ayant vue sur le Cul-de-Sac, une antichambre au second étage et un cabinet ensuite, ayant même vue, une chambre ayant vue sur la cour et un cabinet attenant avec vue sur le Cul-de-Sac. Parmi les papiers, j’ai découvert une quittance de loyer, du mois d’avril, devant concerner ce logement, d’un montant de trois cents livres par an. Au regard du peu de pièces visitées, je suppose que les enfants qui vivaient à cette adresse et qui étaient tous adultes, étaient peut-être dans la même maison mais dans d’autres pièces.

Extrait du Plan parcellaire du quartier Ste-Avoye, îlot 5 –
Archives de Paris

Les pièces décrites dont au moins l’une, a vue à la fois sur l’impasse et sur la rue, permettent d’éliminer la majeure partie des maisons sur ce plan. Mais il en reste plusieurs potentielles, au fond de l’impasse et dans la partie en équerre.

Peut-être est-ce celle-ci qui se trouve à l’angle qui est ancienne et sur laquelle est gravé l’ancien nom de la rue ?

Le couple habitait déjà à cette adresse, le 1er octobre 1750. Et ce jour là, c’est la grande fête au Cul-de-Sac, Berthault, pour la signature du contrat de mariage de Claude Joseph MESLE et Marie Angélique ARNAUD ! Il y a vingt-six témoins des deux familles, sans compter leurs parents et des collègues et amis ! Claude Joseph habite également à cette adresse mais pas ses parents, Jean Baptiste Marie Joseph MESLE et Catherine NONNOTTE qui demeurent pas loin, rue Neuve Saint-Merri. Cet acte a été un vrai trésor pour remonter leur ascendance et offre une belle collection de signatures.

Le 25 avril 1761, c’est Jean Baptiste MESLE qui habite Cul-de-Sac Berthault, lorsqu’il signe une procuration à son fils Claude Joseph qui lui, a quitté cette adresse et demeure rue de la Tisseranderie, Paroisse Saint-Gervais.

Un peu plus tôt

Nous retrouvons plusieurs des témoins du mariage de 1750, lors du contrat de mariage, d’un de ceux-ci, le 13 octobre 1731. René CUCU de ROUVILLE, bourgeois de Paris, fils de Claude CUCU, maître charron à Vaucouleurs dans la Meuse et de Jeanne BAINE va épouser Marie Gabrielle SAULNIER, fille de François, contrôleur du barrage et pavé de la ville, faubourgs et banlieue de Paris et de Gabrielle Crestienne Angélique MUSNIER. Et une nouvelle fois le futur, René CUCU de ROUVILLE demeure, comme la famille de la future épouse, Cul-de-Sac Berthault ! Et cette fois encore il y a vingt-huit témoins. C’est bien possible que plusieurs d’entre eux habitent aussi à la même adresse. Ce contrat de mariage a été une nouvelle mine pour moi car la future est la nièce de mes ancêtres, Anne SAULNIER et François VAUTRAIN et petite-fille de Robert SAULNIER et Marie DELAROCQUE. Cela m’a permis de compléter cette famille.

Sources

Jacques HILLAIRET, Dictionnaire historique des rues de Paris, tome 1, Les Editions de Minuit, 1963

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