Au fil du temps
C’est une rue de l’île de la Cité, dans le 1er arrondissement. Elle a été ouverte en 1607, sur les terrains qu’Henri IV a concédé au premier président du Parlement de Paris, Achille de Harlay (1536-1619). Elle a perdu en 1874, toute la partie de ses numéros pairs qui fermaient à l’est, la Place Dauphine et qu’occupait une annexe de la Préfecture de Police. La façade occidentale du palais de Justice se trouve sur l’emplacement de l’ancien hôtel du président de Harlay.
Mes ancêtres qui y demeurèrent
Ce sont des collatéraux qui habitent dans cette rue. On retrouve Nicolas VALLERY, maître horloger, que l’on avait quitté sur le Pont Saint-Michel, alors qu’il avait pris mon ancêtre Antoine Henry KRABBE, comme apprenti, du 1er avril 1777 au 1er avril 1780. Aujourd’hui, nous sommes le 9 messsidor An IX (28 juin 1801), et c’est jour de fête, rue de Harlay. Marie Mélanie VALLERY, âgée de 27 ans, fille de Nicolas et de Catherine Geneviève LOUIS ans, promet d’épouser Jean François Laurent DESENCLOS, âgé de 21 ans, fils de Jean Baptiste et de Jeanne Claude AZE. Le futur demeure de droit 14 rue Saint-Louis et de fait 16 quai des Orfèvres et est horloger comme son futur beau-père mais il n’a pas dû encore passer sa maîtrise car il n’est pas dit maître. La noce aura lieu le 19 messidor. L’acte de promesse de mariage précise que les rue où demeurent les futurs, font partie de la Division du Pont-Neuf.
Par la loi du 27 juin 1790, la ville de Paris, alors limitée par le mur des Fermiers Généraux est divisée en quarante-huit sections (ou divisions) révolutionnaires. Chacune possède son état civil et son juge de paix et est administrée par un maire, seize adjoints et trente conseillers. La section du Pont-Neuf est petite et formée par la partie l’Ouest de l’Île de la Cité. Elle comprend la Conciergerie et la statue de Henri IV érigée à sa pointe Ouest. Cette section initialement porte le nom de « Henri IV », changé en « Révolutionnaire » en 1793, puis en Pont-neuf. (2)

La Convention Nationale crée les 12 « municipalités » de Paris par les articles 2, 3 et 4 de la loi du 19 vendémiaire an IV [11 octobre 1795] en application de l’article 19 de la Constitution de l’an III votée le 5 fructidor précédent [22 août 1795]. Bientôt appelées « arrondissements », elles sont constituées par regroupement, quatre par quatre, des 48 sections de 1790. Les arrondissements sont numérotés d’ouest en est et du nord au sud. Neuf occupent la Rive droite, trois la Rive gauche. Leur taille s’avère inégale. Hérité des anciennes paroisses, leur découpage tient de l’enchevêtrement, surtout au centre de la partie septentrionale. La section du Pont-neuf, est rattachée au 11e arrondissement dont elle forme l’un des quatre districts. Mais le terme de « section » continue à être couramment utilisé, en particulier dans les almanachs, jusque sous l’Empire pour se voir définitivement remplacé par le terme de « quartier » dans le cadastre de 1810. (2)

En remontant un peu dans le temps
Le 7 avril 1787, les parents et amis d’Edmé Pierre CERNEAU, lors mineur, sont réunis pour approuver son projet de mariage avec Catherine DESMOLINS. Parmi les parents, je retrouve Pierre Henry KRABBE, maître chandelier, cousin issu de germain paternel qui est le frère de mon ancêtre Antoine Henry KRABBE, père de Pierre Henri KRABBE, souvent croisé. Il demeure rue de Harlay. Et le tuteur du jeune requérant est Jean Louis GOBERT, doreur des bâtiments du Roi, époux de Anne Marie KRABBE, sœur de Pierre Henry et Antoine Henry, demeurant rue du Mouton.

Mais qui est Edmé Pierre CERNEAU ? Il est né le 27 novembre 1763, fils de Pierre CERNEAU qui était le tuteur d’Antoine Henry KRABBE et que nous avions rencontré sur le Pont Saint-Michel et de Marie Edmée DODILLON. La famille habite alors rue de Harlay.
Sources
Jacques HILLAIRET, Dictionnaire historique des rues de Paris, tome 1, Les Editions de Minuit, 1963
2 – Wikipedia
