J’ai écrit cet article dans le cadre de #GeneaSaint : 6 janvier : Sainte Epiphane. C’est l’occasion d’enrichir la connaissance de ces lointains ancêtres et de leur famille et de mieux découvrir leur cadre de vie. À la recherche d’informations sur ce prénom, lié bien sûr à l’épiphanie, mot d’origine grecque dont la signification vient de « epi », sur et « phainem », paraître, je découvre qu’il semble être un prénom uniquement porté par des hommes. Il y a eu plusieurs saints Epiphane mais je n’ai pas trouvé de sainte. Si j’avais eu du mal à le déchiffrer, sur le premier acte parisien où je l’ai rencontrée, dans son village, pas de doute, ma très lointaine arrière-arrière-…-grand-mère se prénomme bien Epiphane.
Epiphane et Médard
Je ne connais d’elle que la date de son décès, le 8 décembre 1643 à Boësses. Elle était alors veuve de son époux, depuis sans doute avant 1632, année à partir de laquelle il y a un registre des sépultures, dans lequel je n’ai pas trouvé son décès.

Leur village de Boësses
C’est un petit village, dans la riche région agricole du Gâtinais, dans le nord-est du Loiret, à la limite de la Seine-et-Marne. La grande ville la plus proche est Étampes à 38 km.

Mais si la commune est petite, elle a une grande église consacrée à Saint Germain et qui est le monument le plus ancien de Boësses.

Cette église du diocèse de Sens appartenait au chapitre de Notre-Dame de Paris. Plusieurs parties de l’édifice remontent à l’époque romane, notamment les deux premiers étages de la tour du clocher. Des remaniements ont eu lieu aux XIVe et XVe siècles. Elle s’ouvre par un porche du XIIe ou du XIIIe siècle. Il comprend onze arcatures en plein cintre supportées par des colonnettes aux chapiteaux ayant tous une ornementation différente. La grande baie servant d’entrée est placée face à la porte de l’église. A l’intérieur, autour d’une travée romane voûtée en berceau, paraissant contemporaine du porche et du portail d’entrée, s’élèvent, à l’ouest, trois travées avec profils et sculptures allant du XIIe au XIVe siècle ; à l’est, deux travées du XIVe siècle formant le chœur. Les bas-côtés pourraient remonter au XIIIe siècle, hormis les deux travées accolées à la travée romane, qui sont du XVe siècle. C’est son porche, classé monument historique, qui lui apporte sa notoriété. Son clocher a été reconstruit au début du XIX e siècle.
Leurs enfants
Ce qui m’a permis de découvrir l’existence d’Epiphane et Médard, c’est le contrat de mariage à Paris, de leur fils Eutrope, maître boulanger, avec Catherine HOUILLET, le 28 septembre 1643, dont j’ai déjà parlé rue de la Huchette.

Je leur connais, avec certitude, un autre fils, bien qu’aucun acte de filiation ne le confirme. Jean est présent et frère d’Eutrope, lors de l’inventaire après décès de ce dernier, en 1659. Il est également beau-frère, témoin au remariage de Catherine HOUILLET avec Thomas JEZON, en 1660. Comme Eutrope, Jean ne sait pas signer. Il est dit tantôt laboureur et tantôt vigneron et demeure à Boësses. Ce n’est pas étonnant car sur les terres du village, on cultive du bled, de l’avoine mais aussi des vignes, comme on peut le lire, dans cet extraordinaire document de 112 pages, malheureusement postérieur à l’époque où mes ancêtres ont vécu dans ce village. C’est un ensemble de trois cahiers tenus par Charles PIERRE, agriculteur de Boësses, principalement de 1787 à 1853, numérisés et commentés par un de ses descendants et consultables en ligne sur le site des Archives du Loiret.

Jean se marie, le 13 février 1638 à Boësses, avec Françoise COURTOIS. Je leur connais au moins trois enfants, surtout Abel qui, comme Eutrope, est maître boulanger à Paris où il contracte mariage, le 27 avril 1668 avec Catherine ROBBE. Celle-ci décède très vite et il se remarie, par contrat, passé le 1er février 1669 avec Catherine MUIDEBLE. Ils auront au moins deux enfants, Pierre François qui sera maître boulanger à Paris et Louise qui se mariera avec Claude FOURCY… maître boulanger ! Tous ces boulangers doivent se fournir en blé au village.
Jean a un autre fils Michel dont je sais juste qu’il est également maître boulanger, témoin au mariage de son frère, en 1668. Est-il à Paris ou à Boësses ? Je lui connais aussi une fille Louise qui se marie, au village, le 6 juillet 1667 avec Etienne LEBEGUE. Jean décède, dans son village, le 11 décembre 1679, âgé d’environ 65 ans, il est donc né vers 1614. Eutrope est né vers 1613 mais ces dates sont proches et très indicatives et je pencherai pour que Jean, soit l’aîné, resté sur les terres des parents. Sa femme s’est éteinte beaucoup plus tôt, le 10 juin 1656, elle n’avait que 39 ans.
Epiphane et Médard ont peut être eu aussi deux autres fils dont j’ai trouvé les mariages à Boësses mais sans indication de filiation. Toussaint se marie, le 29 octobre 1639 avec Jehanne GUILLEY et Guillaume, le 20 février 1640 avec Catherine CLEBET, du village voisin d’Echilleuse. Les SAULNIER ne semblant pas très fréquents dans ce village, je les adopte.


Source
Eglise Saint- Geramain à Boësses, Monumentum
Un intéressant dossier de dispense mis en valeur
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