Un nouvel article, bien qu’avec retard, dans le cadre de #GeneaSaint : 8 janvier : Saint Albert, qui nous emmène en Allemagne.
Albertus KRABBE

Il est né à Coesfeld, dans le district de Münster en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, et est baptisé, le 12 novembre 1690, dans l’église Saint-Lambert. Il est le fils de Joannes KRABBE et de Catharina TIERS qui s’étaient mariés le 20 novembre 1684, dans la même ville mais à l’église Saint-Jacques.
Son père est peut-être né le 29 septembre 1653, fils de Henricus et de Catharina HOUERS, à Coesfeld. La date est plausible, il aurait ainsi eu 31 ans à son mariage et c’est la seule naissance d’un Joannes KRABBE, dans les relevés. mais bien sûr à confirmer avec les actes auxquels j’espère pouvoir un jour accéder.
Il y a presque autant de façons d’écrire le patronyme de sa mère que celle-ci a eu d’enfants : TIERS, TYERS, TYRS, THIRES, THIENS, de HIRE, mais j’ai retenu le premier qui revient trois fois.

Mais il est bien possible que deux autres enfants, Elisabeth, fille de Joannes et de Stine REERS, en 1691 et Hermanus, fils de Joannes KRABBE et de Stine KIERS, né en 1694 soient aussi de cette famille. Certes le prénom et le patronyme de la mère sont différents mais ont quand même des sonorités proches et ces deux naissances peuvent très bien s’intercaler, entre les enfants de Catharina TIERS.
Mariage et vie de parents
J’ignore quand Albertus se marie avec Elisabeth KOENIG. Elle est également prénommée Catharina Elisabeth, à la naissance d’une de ses filles et son patronyme est écrit KONING, lors d’une autre naissance. Il est donc plausible que la naissance de Catharina Elisabeth KONING, fille de Joan et de Margarita CREMERS, en septembre 1682 soit la sienne. Elle aurait alors pour sœur Margarita, née le 23 avril 1672.
Ils vivent toujours à Coesfeld où naissent leur six enfants, Joannes Henricus en 1716, Anna Catharina en 1719, (Jean) Théodore Bernard, mon ancêtre, en 1720, Maria Catharina en 1723, Joannes Georgius, en 1725 et Anton Franciscus, en 1728.

Je n’ai malheureusement aucun de ces actes dont j’ai juste trouvé mentions sur FamilySearch. Il y a une vingtaine d’années quand je les ai découverts, grâce à un ami généalogiste dont la fille vit en Allemagne, j’ai pu récupérer les adresses des porteurs contemporains du patronyme KRABBE, à Coesfeld. Je leur ai écrit une lettre, traduite en allemand, présentant mes ancêtres et leur demandant si nous pouvions avoir de lointains liens de cousinage et s’ils auraient la gentillesse de me photographier les actes concernant mes ancêtres mais je n’ai eu aucune réponse. J’ai aussi cherché si une commune française était jumelée avec Coesfeld. C’était le cas de Pléguer, en Bretagne, mais la lettre que j’ai écrite au président du Comité de jumelage, pour lui demander s’il pouvait me mettre en relation avec un généalogiste de Coesfeld est aussi restée lettre morte. Ne parlant pas l’allemand, c’est bien difficile d’aller sur des forums de généalogie. J’espère croiser, un jour, un ou une généalogiste allemand ou germanophone qui pourrait m’aider à me procurer ces actes…
Une famille de maîtres tailleurs d’habits

Bibliothèque municipale de Lyon
Mais je sais au moins que Albertus est maître tailleur d’habits comme le fut son père mais aussi son frère Bernardt Albertus et comme le seront son fils Jean Théodore Bernard, mon ancêtre, et son neveu, Jean Baptiste, fils de son frère Joannes Antonius. C’est grâce aux actes de naturalisation, en France, de ces trois derniers que j’ai pu remonter mon ascendance allemande. Son frère est arrivé le premier à Paris, vers 1734 et ses deux neveux l’ont rejoint vers 1737 et 1740.
Coesfeld, leur ville
À leur époque, Coesfeld faisait partie de la principauté ecclésiastique de Münster. C’est à dire que le seigneur était un prélat qui concentrait ainsi dans ses mains les pouvoirs spirituel et temporel. La première église a été construite en bois, par Lugderus, le fondateur de l’évêché de Münster. En 809, il y prononça un sermon, la veille de sa mort. En 1197, le petit village, avec son église, fut l’un des premiers à recevoir une charte de l’évêché de Münster. Les plus anciens éléments conservés de l’église, dédiée à Saint-Lambert, datent du 13e siècle. Au fil du temps, Coesfeld est devenue un important lieu de passage pour les pèlerins empruntant l’une des routes de Saint Jacques, reliant Warendorf à Wesel. Plus tard, les marchands de Coesfeld comptaient parmi les commerçants de Westphalie qui furent autorisés à stocker leurs marchandises, principalement des textiles et des produits agricoles, dans les dépôts de la Ligue hanséatique à Novogorod et à Londres. La Ligue hanséatique était une fédération de villes d’Allemagne du Nord, formée au 12e siècle pour faciliter le commerce et protéger les intérêts mutuels. Elle a établi un monopole sur le commerce dans la région de la Baltique et a été officiellement instituée en tant que ligue commerciale multi-villes en 1356. La ligue a connu un déclin au XVIIe siècle et a été officiellement dissoute en 1862.

Publié dans l’édition « Topographie de l’Allemagne » : « Topographie de Westphalie » en 1647.
Jusqu’au XVIIe siècle, un mur et un double fossé assuraient la sécurité de la ville. Pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648), marquée par des conflits entre catholiques et protestants au sein du Saint-Empire romain germanique, la ville changea de mains à plusieurs reprises : les troupes espagnoles, impériales et enfin hessoises (du Land de Hesse) y établirent leur camp. Coesfeld fut à plusieurs reprises fortifiée avec les méthodes les plus modernes, aux frais des habitants.

Cette carte du XVIIe siècle montre la ville de Coesfeld et la citadelle de Ludgerusburg, construite devant ses portes à partir de 1654. Le prince-évêque Christoph Bernhard von Galen a choisi Coesfeld comme ville de résidence parce qu’il était en conflit avec Münster. Après la mort du deuxième successeur de Galen dans la charge de prince-évêque, alors que le Sedis était vacant, le chapitre de la cathédrale de Münster fit démolir l’ensemble en 1688. Quant aux fortifications qui entourent la ville, ce n’est que pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763) que les fortifications furent détruites sur ordre des Français.
Le centre-ville actuel est toujours dominé par les énormes anciens bâtiments jésuites du Collegium Nepomucenum, construit en 1673 et par son église, l’église des jésuites, juste à côté de l’église paroissiale Saint-Lambert.

© Günter Seggebäing
La Compagnie de Jésus est supprimée en 1773 et leur collège est sécularisé. Le recès d’Empire de 1803 met fin à la souveraineté du prince-évêque et Coesfeld entre dans le territoire du comte du Rhin et de Salm-Grumbach, de confession luthérienne. Celui-ci exige que des services protestants soient tenus dans l’église. La communauté luthérienne n’excède pas alors une trentaine de personnes. L’église devient donc une église simultanée car les offices catholiques continuent à y être célébrés pour les élèves du collège.