J comme… JACQUET

Avec cet article, c’est un retour vers la Saône et Loire, avec un ancêtre vigneron, sur lequel je sais bien peu de choses.

Claude JACQUET, sosa 1698

Il voit le jour vers 1615 à Saint-Désert et épouse, Pierrette DEMORTIERE, née vers 1628. Je ne sais rien de leurs parents et ce sont les seuls porteurs de ces deux patronymes dans mon arbre.

Mais par chance, ils devaient être présents lors de la « Visite des feux de Saint-Désert » en 1649 dont j’ai parlé longuement dans l’article B comme… BONTEMPS. Claude avait environ 34 ans et Pierrette environ 21 ans. Dans le procès verbal, j’ai trouvé six JACQUET dont un seul Claude donc il doit sans doute s’agir de lui, bien que cela m’attriste.

« Claude JACQUET, pauvre homme, vigneron, fait les vignes et demeure en la maison de Pierre SIMON, laboureur de St-Cosme. (1)

Il doit donc, comme la majorité des autres chefs de famille, avoir un contrat de « vigneronnage ». Qu’est-ce qui ferait que lui soit plus particulièrement pauvre ? Il y a quatre autres habitants qui sont aussi qualifiés de « pauvres vignerons » mais pour ceux-ci, il est précisé nombre d’enfants à leur charge. D’enfant, je ne lui connais que mon ancêtre, Pierrette dont je ne connais ni la date de naissance, ni celle de son décès qui m’aurait peut-être permis de savoir approximativement quand elle est née.

Je sais juste que, le 10 janvier 1688, Pierrette JACQUET a épousé Jean l’Ancien PINARD, vigneron. Ils ont donné naissance à six enfants, de 1689 à 1703. Mais malheureusement aucun JACQUET, parmi les parrains et marraines.

Pierrette DEMORTIERE aura tout juste eu le temps de se réjouir du mariage de sa fille, car elle s’éteint, âgée de soixante ans, le 14 mars 1688.

Claude est décédé le 19 juin 1691, âgé d’environ 76 ans. Une mention m’a touchée, c’est la présence à son inhumation, outre les deux témoins, Jean DALLEMANT et Jean VENNER dont je ne vois pas de lien de parenté avec le défunt, de « confrères de la Confrérie du Saint-Esprit ».

La Confrérie du Saint-Esprit est une organisation caritative fondée au XIIᵉ siècle, probablement avant 1189, par Guy de Montpellier. Elle est composée de laïcs et a pour but principal l’assistance et la charité. La confrérie avait un double but : augmenter les revenus des hôpitaux et fournir une assistance paroissiale en réunissant toutes les personnes souhaitant aider les pauvres, les malades et les orphelins. De nombreuses confréries se sont créées, par la suite, dans diverses régions.

« À Saint-Désert, la confrérie du Saint-Esprit, dont divers titres font déjà mention en 1401, paraît avoir été florissante. Grâce aux dons et aux legs qui lui furent faits à différentes époques, elle se trouvait dès le XVIe siècle, en possession de quelques biens ruraux dont elle consacrait les revenus à la décoration de l’église et au soulagement des pauvres. La confrérie avait à sa tête un prieur, nommé tous les trois ans le jour de la Pentecôte, un greffier et plusieurs bâtonniers. Les « confrères » se réunissaient dans une chapelle annexée aux bâtiments qu’ils possédaient à la Montée. Les bâtiments eux-mêmes servirent longtemps aux habitants pour leurs assemblées, et au recteur d’école pour sa classe : aussi la communauté les fait-elle réparer à ses frais en 1763. » (2)

Le terme de « confrères », sur l’acte de décès, me laisse à penser que Claude était membre de cette Confrérie, ce qui me plairait bien. Ou bien est-ce parce que, en tant que pauvre, il a bénéficié d’aide pour sa famille et que c’est la Confrérie qui a payé ses funérailles ? Je penche pour la première hypothèse car il n’y avait pas de « confrères » au décès de son épouse.

Pour tenter d’en savoir un peu plus sur ces ancêtres, j’ai étudié les porteurs de leurs patronymes qui ont été recensés en 1649.

Chefs de famille JACQUET

Il y a en quatre autres, recensés en 1649 et tous « demeurent en la maison et font les vignes » de bourgeois ou de nobles.

Mais il n’y en a qu’un seul dont j’ai retrouvé trace sur Geneanet. Il s’agit de Regnault JACQUET qui fait partie de ceux qui ont quitté Saint-Désert, en 1647 pour aller à Dracy-le-Fort où je le retrouve au mariage de trois de ses enfants. Mais lui a une maison qui est maintenant vide à Saint-Désert et des vignes qui sont cultivés par Isidore JACQUET, sans doute un parent. Difficile de penser que mon pauvre Claude soit de sa famille et je ne vois pas le moindre lien entre eux.

Chefs de famille DEMORTIERE

Il n’y en a que deux mentionnés. Le premier est « Jean DEMORTIERES, clousier de maître Artus de PONTOUX, avocat en parlement demeurant à Chalon. » Je pense avoir retrouvé sa famille sur cet arbre Geneanet.

Ce couple DEMORTIERE/JACQUET m’interpelle bien sûr mais là encore, c’est une famille, qui est loin d’être pauvre. Jean est laboureur : cela correspond bien au « clousier » de 1649. Tous leurs fils sont également laboureurs, sauf le second Jean qui est procureur d’office, sans doute celui, élu, greffier à Saint-Désert en 1709.

Jean DEMORTIERE et Philiberte JACQUET sont de la même génération que Claude JACQUET et Pierrette DEMORTIERE, vu les dates ou estimations de décès. Donc s’ils sont parents, ce seraient par des liens frères/sœurs ou cousins/cousines. Il y a deux petits indices qui pourraient confirmer une parenté du côté DEMORTIERE. Louis DONET, marié à Benoîte DEMORTIERE, est le parrain, en 1693, d’Antoinette, petite-fille de Claude et Pierrette. Et un François DEMORTIERE, fils de Jean l’Ancien, est parrain de Noele, autre petite fille, en 1703. Peut-être un fils à rajouter à cette famille ?

Le second recensé, « Philibert DEMORTIERES s’est retiré à Moroges en 1646 » et maintenant sa maison est vide. On peut penser qu’il s’est retiré parce qu’il est âgé. Il pourrait alors être le père de Jean l’Ancien et peut-être de Pierrette ?

Voilà quelques pistes à creuser mais pour cela, il me faudrait aller un jour, fouiller dans les Archives Départementales de Saône et Loire…

Sources

(1) « Procès verbal de la visite des feux du village de Saint-Désert en 1649 », transcrit et annoté par E. DEMAIZIERE en 1919, repris par le Cercle Généalogique de Saône-et-Loire, dans son bulletin « Nos Ancêtres et Nous » N° 53, en ligne sur Geneanet

(2) « Notice historique sur Saint-Désert et ses hameaux », par E. DEMAIZIERE

Une réflexion sur “J comme… JACQUET

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