J’ai écrit cet article dans le cadre de #Geneasaint : 3 septembre : Saint Grégoire. Je connais très peu ces ancêtres parisiens. Il est toujours difficile de retrouver les actes les concernant car ils n’ont pas toujours pu être reconstitués après l’incendie de l’Hôtel de Ville, en 1871. Mais écrire sur eux avec peu de données m’a incitée à creuser leur cadre de vie.
Ce que je sais de leur vie
J’ai rencontré, pour la première fois, Grégoire SIMONET – ou SIMONNET selon les actes – et Anne DUBOIS, le 21 novembre 1749 sur l’acte de baptême reconstitué de leur fille, Marie Elisabeth Louise, la seule que je leur connaisse. Elle a été baptisée en l’église Saint-Sulpice, dans le 6e arrondissement de Paris. Son parrain est Louis TAVERNIER, garçon marchand de vin et sa marraine, Marie Louise Elisabeth DUMESNIL, fille mineure de Michel Antoine DUMESNIL, postillon. J’ignore s’ils ont un lien de parenté avec l’enfant.

Par cet acte, j’apprends que Grégoire est également garçon marchand de vin, sans doute un collègue du parrain, et que le couple demeure rue de Grenelle, qui s’allonge sur les 6e et 7e arrondissements.

C’est plus tard que je découvre, dans le Fonds Andriveau, que leur mariage a eu lieu, en l’église Saint-Sulpice, le 2 juin 1751 donc après la naissance de leur fille…
Mais je n’ai pas retrouvé leur acte de mariage et ne sais donc toujours pas quand et où ils sont nés, qui sont leurs parents et je n’ai pour l’instant trouvé aucun membre de leur famille. Avec leurs patronymes courants et un seul prénom, la tâche s’avère bien difficile.
C’est toujours dans la même paroisse, le 16 février 1768, qu’ils marient leur fille. alors âgée de 19 ans, avec Louis François DUPRE. Mais là, j’ai eu plus de chance en découvrant leur contrat de mariage, passé à Paris, le 10 février. J’y apprends que Louis François est né le 18 juillet 1734, à Montmirail dans la Marne où ses parents vivent. Il est dit Bourgeois de Paris, demeurant rue Saint-Pierre, Paroisse Saint-Eustache. La famille de l’épouse habitent toujours rue de Grenelle et Grégoire est aussi dit Bourgeois de Paris.

Leur église Saint-Sulpice

Ils ont pu assister, au fil des ans, aux transformations de cette majestueuse église. En 1642, Jean-Jacques OLIER prend en charge la cure de Saint-Sulpice. La petite église paroissiale est vétuste et trop exiguë pour accueillir la population d’un territoire en voie d’urbanisation rapide. OLIER fait décider la construction d’une nouvelle église qu’il voulait rivalisant avec Notre-Dame. Ses dimensions feront d’elle, la plus vaste église de Paris. Le projet fut approuvé le 15 août 1645 mais en 1678, la paroisse fit faillite. Les travaux sont suspendus quarante ans. Pendant cette période, le chœur de la nouvelle église se raccorde obliquement, tant bien que mal, a la nef de l’ancienne, deux fois moins haute et deux fois moins large, avec un dénivelé de quatre mètres.
Le projet est relancé en 1719. Ce qui subsistait de l’ancienne église fut peu à peu arasé, au fur et à mesure de la progression des travaux, de 1723 à 1731. Le projet évoluera au fils des années et des architectes qui se succèdent. La construction de la façade principale fut l’objet d’un concours lancé en 1739 et quasi achevée en 1789, hormis le rehaussement de la tour de droite, interrompue par la Révolution et qui restera plus basse de 5m.

C’est entre ces deux étapes de construction que l’on voit sur le Plan de Turgot, de 1740 et sur cette gravure plus récente qu’ils ont célébré baptêmes et mariages dans cette église.

Une nouvelle profession dans un cadre prestigieux
Je les retrouve ensuite, le 2 février 1771, au baptême, toujours à Saint-Sulpice, de leur petite-fille Adélaïde Marie DUPRE dont Grégoire est le parrain. Celui-ci est maintenant « concierge en la maison de feu Monsieur le Duc Maréchal d’Estrée ». Je découvre aussi sa signature.

Il y a plusieurs Hôtel d’Estrée dont un rue Barbette et un autre derrière l’église de Pantin, mais il s’agit sûrement de l’Hôtel d’Estrée, situé 81 rue de Grenelle, puisqu’ils demeurent dans cette rue au moins de 1749 à 1771. La famille habitait-elle la loge du concierge ? Depuis quand ? Avait-il été embauché à la fin de vie de sa première propriétaire, Marie Diane de BAUTRU de VAUBRUN, décédée en 1753 ou ultérieurement ?

C’est en 1711 que Robert de Cotte (1656-1735) est chargé d’édifier un hôtel particulier pour le compte de Marie-Diane de Bautru de Vaubrun (1668-1753), seconde épouse et veuve de François-Annibal III, 3e duc d’Estrées (1648-1698), maréchal et pair de France, gouverneur d’Ile-de-France. Il est l’un des architectes français les plus brillants de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence, récompensé, en 1708, par le titre de Premier Architecte du roi et nommé directeur de l’Académie d’Architecture.
En 1717, le tsar Pierre 1er de Russie, en visite à Paris, est reçu chez la duchesse d’Estrées. Admiratif de l’architecture et des décors intérieurs, il aurait demandé à Robert de Cotte de travailler à la finition des intérieurs du palais d’hiver à Saint-Pétersbourg. L’Hôtel est actuellement la résidence de l’ambassadeur de Russie.
Que deviennent-ils ensuite ?
Je les perds de vue et ne sais pas s’ils ont été inhumés dans leur église car je n’ai pas retrouvé leurs décès. Mais au moins j’ai pu les raccrocher à mon arbre et peut-être, un jour, retrouveront-ils leurs parents…
Grégoire SIMONNET
&1751 Anne DUBOIS
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Marie Elisabeth Louise SIMONNET 1749-1825
&1768 Louis François DUPRÉ 1734-1826
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Alexis Félix DUPRÉ, Chevalier de la Légion d’Honneur 1787-1866
&1818 Adélaïde Marie Etiennette MESLE ca 1793-1871
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Angéline Louise Léa DUPRÉ 1830-1898
&1848 Antoine Théodore LAMBOI 1822-1881
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Emile Félix LAMBOI 1853-1914
&1879 Marie Sylvie TAMAN 1853-1919
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Elisa Sylvie Suzanne LAMBOI 1884-1967
&1910 Albert Dominique DUCOURNAU 1880-1963
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Simonne Jeanne DUCOURNAU 1914-2003
&1944 Jean Constant Bernard FRERET 1911-1998
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Hélène Constance Sylvie Marie FRERET
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