Ouf, me voilà arrivée à la dernière lettre de ce marathon « Autour du vin », dans le quel je me suis lancée, sans entraînements préalables – un seul article écrit-, avec juste une vision de mon esprit et des idées pour chaque lettre ! Le parcours fut un peu épuisant à tenir mais j’en ressors vraiment ravie de tout ce que cela m’a permis de découvrir en chemin.

Si je connaissais bien mes ancêtres parisiens pour lesquels j’ai beaucoup d’actes notariés, je n’étais jamais descendue, dans leurs caves, voir quels étaient les outils de leur métier et essayer d’en comprendre l’usage, ni quelles sortes de vin étaient dans leurs muids et j’ignorais tout des réglementations concernant les marchands de vin.

Quand à mes ancêtres de Gironde, pour lesquels j’avais quelques contrats de mariage mais aucun inventaire, j’ai beaucoup aimé étudier l’un de leurs villages, en regardant la composition sociologique grâce au curé, proche de ses paroissiens qui notait tout, et imaginer, en compagnie de Guillaume, ce qu’avaient pu être les nombreuse tâches du métier de vigneron.

En Saône-et-Loire, c’est une branche que j’avais peu travaillée et où je n’ai aucun acte notarié. Mes ancêtres n’étaient encore que des cases sur mon arbre et ils ont vraiment repris vie, à mes yeux. J’ai été ravie de trouver deux documents précieux sur Saint-Désert où vivaient la majorité de mes vignerons bourguignons. Cela m’a permis aussi d’observer les nombreuses interactions, entre mes ancêtres, dans ce petit village, et découvrir des enfants supplémentaires ou des dates qui me manquaient. Retrouver la maison de Lazare et comprendre avec lui son métier de tonnelier fut une grande joie. Et en final, découvrir Breugnon et Boësses, ces deux petits villages où ont certainement vécu, tout en haut de mon arbre, des ancêtres vignerons… fut un régal.

Je ne suis jamais allée dans ces régions, hormis Manosque que j’ai eu le bonheur de découvrir, cet été.

J’ai été amusée en lisant des commentaires gourmands quant au cépages cultivés dans les vignobles visités, alors que pour moi, ces cépages n’évoquent rien du tout à mon palais. La culture vinicole de mes ancêtres, issus de ma branche maternelle, n’est pas venue jusqu’à moi. Si je goûte de temps en temps et avec parcimonie un peu de vin, ce n’est pas ce qui me donnerait envie de visiter ces régions.

Si je vais, un jour sur place, ce n’est donc pas motivée pour suivre « la route des vins » mais plutôt pour découvrir les villages et des souvenirs évoquant la vie de mes ancêtres. Mais je risque d’être déçue en Gironde : Villenave d’Ornon où vivaient 1 400 habitants en 1793, en comptait 42 185 en 2022, Léognan est passé de 1660 à 10 723 habitants et Gradignan de 1860 à 16186 habitants ! À part bien sûr les quartiers anciens de Bordeaux, le climat et l’accent local, pas sûr que je puisse y ressentir le vécu de mes ancêtres. Mais j’aimerai aller visiter le domaine viticole « Château Couhins », engagé dans une démarche agroécologique et découvrir à Gradignan, le petit « Musée de la vigne et du vin » qui a conservé des outils d’autrefois.

En Bourgogne, l’évolution des villages, loin de l’attraction d’une grande métropole est totalement différente. Saint-Désert est toujours un village vinicole dont la population est restée très stable de 808 à 898, de même que Givry, passant de 2 692 à 3 623 habitants. J’y retrouverai sans doute davantage les paysages qu’ont connus mes ancêtres.

Et puis j’ai aussi très envie d’aller aux Archives départementales de Gironde et de Saône et Loire, fouiller dans les registres notariés, pour retrouver des traces concrètes de mes ancêtres et pouvoir vérifier des hypothèses de filiation dont j’ai eu l’intuition en faisant des recherches pour étoffer ces articles…