J’écris cet article dans le cadre de #Laphotodumois, un défi proposé le 10 de chaque mois par le groupe « Raconter sa généalogie » pour laisser parler une photo. Cette fois-ci, j’ai choisi un ensemble de quatre portraits d’enfants dont je n’ai hélas pas les originaux. Je les ai scannés dans un album concernant ma famille maternelle, prêté par une cousine. Mais aucune légende n’accompagnait ces photos. Je ne sais donc pas qui sont ces enfants. Cependant, ces photos ont en commun d’avoir été réalisées dans le même studio photo parisien. Voilà une bonne piste pour mener une enquête… et celle-ci s’est très vite révélée fructueuse.

Modeste CHAMBAY, photographe (1827-1899)
« Fils d’un fabricant de toile, Modeste Chambay est né le 10 octobre 1827 à Damigny, un bourg de l’Orne situé à 3 kilomètres d’Alençon. Adolescent, il sera l’élève du graveur sur bois Pierre François Godard (1797-1864) dit Godard II d’Alençon. »
« En novembre 1850, Modeste Chambay, âgé de 23 ans, séjourne à Rennes (Ille-et-Vilaine) où il expose des portraits au daguerréotype. « Le Journal de Rennes » en fait l’éloge. En septembre 1853, il est de retour à Rennes où il est dessinateur. C’est sans doute en Bretagne que Chambay rencontre le photographe Alexandre Guillaume Louis Lecorgne avec lequel il part à L’Île Maurice en 1854. »
« Le 12 mai 1866, à la mairie du 8e arrondissement, Modeste Chambay, propriétaire qui approche de la quarantaine, épouse Joséphine Marie Bouet qui a dix-sept ans de moins que lui. Elle est la fille de René Simon Bouet, photographe, Cas de figure classique au XIXe siècle, Modeste Chambay succède à son beau-père dans l’atelier du 25, avenue Montaigne. En août 1866, Chambay et Bouet obtiennent un brevet d’invention pour un « procédé photographique à l’aide de deux épreuves réunies ». »
« En 1873, Chambay transfère son atelier 12, boulevard des Capucines où il opère à l’étage supérieur du Grand-Hôtel. Il se spécialise dans les portraits d’enfants. En juin 1876, « Le Moniteur de la photographie » claironne que « la réputation de M. Chambay comme « photographe des enfants » est universelle et bien méritée ». Quinze ans après son installation au Grand-Hôtel, « Le Figaro » croit bon de rappeler à ses lecteurs que Chambay « excelle à saisir instantanément la physionomie si mobile des enfants… ». Vers 1891, le photographe quitte le Grand-Hôtel du boulevard des Capucines pour le 33, rue Victor-Massé. »
« Bientôt septuagénaire, Modeste Chambay met fin à sa carrière de photographe et prend sa retraite à Condé-sur-Sarthe, un bourg de l’Orne situé non loin d’Alençon où il est décédé le 6 mai 1899. » (1)
Qui pourraient donc être les enfants photographiés ?
La localisation du studio au Grand-Hôtel, 12 Boulevard des Capucines, m’oriente vers la famille de mon arrière grand-père, François DUCOURNAU dont au moins trois garçons sont nés au 29 avenue de l’Opéra. Je découvre que c’est à huit minutes à pied, du Boulevard des Capucines !

Albert, né en 1880, ou Charles, né en 1882 ou Marcel, né en 1887 pourrait donc très bien être l’enfant sur cette photo et/ou sur les trois autres photos, ci-dessous, prises par Modeste CHAMBRAY, dans les années 1877-1891, quand celui-ci était au Grand-Hôtel. Je trouve que ces quatre enfants, photographiés à des âges différents, se ressemblent. Certes la coupe de cheveux change, mais ils ont notamment la même bouche très fine, avec un petit creux au milieu de la lèvre supérieure et, il me semble, le même regard. Peut-on affirmer qu’il s’agit du même enfant ou qu’ils sont simplement de la même famille ? J’ai un doute pour la troisième photo ci-dessous, est-ce un garçon ou une fille, avec sa robe et ses cheveux plus longs ? Mais sur la photo initiale, l’enfant qui me paraît sans hésitation un garçon porte aussi une robe, comme c’était souvent le cas à cette époque. Bien sûr, je suis tentée de penser qu’il s’agit de l’aîné, mon grand-père, Albert Dominique DUCOURNAU. Ce qui expliquerait la présence de ces photos dans l’album de ma cousine.



J’ai aussi une autre photo, non identifiée, qui pourrait bien être également celle du même enfant, plus âgé.

Je serai donc ravie d’avoir vos retours sur ces photos. Leur trouvez-vous un simple air de famille où pensez-vous qu’il s’agit du même enfant ? Et dans ce dernier cas, pensez-vous qu’il ait pu devenir l’adulte ci-dessous, mon grand-père ? Un grand merci d’avance pour votre participation à mon enquête…

Sources
(1) Modeste CHAMBAY, Des photographes en France
De bien beaux portraits dont je suis envieuse
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Je ne suis pas une grande physionomiste, mais oui, il semble bien y avoir un air de famille.
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je suis archi nulle en matière de reconnaissance, comparer les oreilles et les yeux… quelle frustration de ne pas pouvoir identifier, j’en sais quelque chose
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Il y a clairement un air de famille ! De là à en tirer une conclusion arrêtée … moi aussi j’en sais quelque chose. Bonjour frustration 🤷♀️😉
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